Carte de Cassini où la vallée de la Barguelone tient sa place. Les toponymes, si toutefois l'orthographe est plus ce que l'on entendait donc très variable, sont reconnaissables. On est sur également, que le "pigeonnier" de Gourdouville était bien un moulin originellement. Quant au château de Castels dont on voit les dernières lettres du nom sur la serre, il fait face à celui de Gourdouville par delà la Barguelonne.
Nous partons de Pommevic où nous nous garons sur la place derrière l'église. Nous en apercevons le solide clocher carré de briques rose. Nous sommes en Tarn et Garonne et sous des influences toulousaines déjà sensibles. Le temps est assez incertain et la météo nous a promis le pire...
Nous parcourons les rues du bourg et ses très vieilles maisons, dont certaines sont sans doute du XVII° siècle. Beaucoup ont été restaurées ce qui leur donne un air plus pimpant au village.
Une entrée encore dans son jus!
Une vieille tradition dans ce secteur géographique, les maisons de briques crues dont ce charmant exemple en bon état.
Passé la voie de chemin de fer, l'imposante maison de Vijié se détache sur un ciel qui se dégage un peu. L'époque de sa construction remonte sans doute du dernier quart du XV° siècle au premier quart du XVI° avec des remaniements ultérieurs. Le maître d'oeuvre est inconnu. Le gros-oeuvre est constitué de pierre, de pierre de taille surmonté d'une couverture à croupe et toit polygonal faite de tuiles creuses et de tuiles plates. L'intérieur, que nous n'avons pas visité, comprend des voûte d'ogives, voûte en berceau, un escalier "demi-hors-oeuvre" ainsi qu'un escalier à vis sans jour. Ce sont les éléments remarquables de cette propriété privée.
Voici le premier des très nombreux pigeonniers qui ponctuent cette région. Celui-ci, tel la majorité de ceux que nous allons rencontrer, est à "pied de mulet" avec quatre épis de faîtage placés aux angles du toit.
Les pluies des derniers jours ont gonflées la terre des sentiers que des quads ont ravinée...Le chemin, quittant la vallée de la Garonne toute proche et flanquée de son canal latéral, monte vers Guiraudet à travers bois. Il faut de la prudence et de l'équilibre. Toutefois le balisage est, et restera, parfait jusqu'au bout. Ce parcours peut se faire sans carte!
Sur les hauteurs la vue se dégage et découvre la belle église de Saint Vincent Lespinasse. Un peu voilée derrière la frange d'arbres dénudés, elle semble toute proche. Pourtant le ruisseau de Bandaclau a creusé un profond vallon entre elle et nous au cours des millénaires.
Cette image renseigne mieux sur la déclivité du terrain.
Avant Magret, vers le sud-est encore embrumé, nous avons cette vue sur la vallée de la Garonne et, au-delà du fleuve au loin , sa première terrasse bleutée.
Cette trouée nous dévoile les tours de Golfech et, sur son promontoire, se détache le château de Goudourville.
Voici le vieux hameau de Magret et ses buis centenaires avant de traverser un nouveau bois qui contourne la serre par le sud.
Un vision vers la serre que dévoile deci-delà, un soleil timide mais bienvenu. On devine, découpée par la lumière, la présence de la vallée de la Barguelonne.
Nous arrivons maintenant sur les hauteurs du plateau. La blancheur des maisons pointe du doigt un habitat rural éclaté dispersé sur le coustal.
Sur la route de crête, cette vieille maison des champs, utilisée par les journaliers pour éviter le transport pénible d'instruments agricoles et même la possibilité d'y dormir. Sur le chemin, un peu plus loin, se détache un ancien moulin à vent. C'est le moulin de Goudouville.
Ce puissant moulin, son diamètre étant bien supérieur à ce que nous sommes habitués à voir, domine le village de Lalande qui possédait également un moulin à eau sur le ruisseau de la Méjane. Celle-ci se jette dans la Barguelonne après un cours parallèle ! Ce moulin date du XVII° siècle et le maître d'oeuvre en est inconnu. Il a subit divers remaniements ultérieurs dont le dernier en date en a fait un pigeonnier.
Les pistes d'envol sont creusées dans un madrier. Les moellons sont de belle qualité et la récupération en pigeonnier ne manque pas d'élégance!
Les doux vallonnements qui reverdissent le long du sentier ensoleillé. Le printemps pointe du nez sous les branches du jeune chêne.
Face à la vallée de la Barguelonne, voici le lieu de sa jonction avec celle de Garonne. Toujours une nuée de pigeonniers peut se repérer dans les habitats.
Au loin, malgré la distance et la brume, se détache le château de Castels où nous étions la semaine dernière. Comme pour celui de Goudourville, l'implantation n'est pas au sommet mais un peu au-dessous, à l'abri des vents dominants face au sud et au grand fleuve qui coule à ses pieds.
La vallée dans sa largeur tranquille. C'est là que les eaux des crues s'étalent à loisir.
Ce pigeonnier est en grand péril...
Nous cheminons toujours autour de la serre et les arbres caducs permettent cette vision filtrée. La belle saison quant à elle, si elle cache ce paysage par le feuillage revenu, procurera toutefois une fraîcheur bienfaisante. Chaque saison à ses plaisirs !
A l'approche du château, la serre toute proche à fourni le matériau au soubassement de ce vieux chemin.
Voici la serre qui fut le fond de la mer ...
Et l'eau prisonnière sourd entre la serre et le sol dans ce petit bassin grouillant de petits poissons de toutes sortes.
Au loin cet ensemble agricole ancien et...son pigeonnier !
Du bois, voici la première vision du château sur nos têtes...impressionnant!
Le balisage indique que nous pouvons emprunter la voie vers la gauche, ce que nous faisons précautionneusement ! Mais c'est bien la bonne voie avec le château à notre droite!
A notre gauche un très bel escalier dans sa simplicité...
...et en haut de l'escalier, les communs, habités eux aussi!
...encore un coup d'oeil sur la porte d'entrée et les fenêtres à meneaux et nous passons sous le pont.
Le blason.
Détail de la fenêtre Renaissance.
Et une belle archère à l'anglaise très soignée dans sa découpe.
Le soubassement renforcé de la partie la plus ancienne qui comportait la tour avec, à droite de la descente d'eau, une autre archère double.
Les parties ajoutées plus tardivement à l'antique château fort.
Un dernier regard avant la descente vers la vallée du ruisseau de la Razère...
Au lieu-dit Pech, voici en résumé le descriptif des parties constituantes de château :
Epoque de construction : XIII° siècle (~) avec des remaniements au XV° siècle, XVI° siècle, XVIII° siècle. Importante restauration dans le 3ème quart du XX° siècle, avec remploi d' une cheminée qui proviendrait de Malause (82) et d' éléments sculptés achetés à Saintes (17) , daté par travaux historiques. Maîtres d'oeuvre inconnus. Gros-oeuvre : calcaire ; pierre de taille. Couverture (matériau) : tuile plate. Etages : 2 étages carrés. Couvrement : voûte en berceau et voûte d'ogives. Décor : sculpture, ferronnerie, décor stuqué représentation de tête humaine. Blason, ornement animal, feuillage. Support culots. Couverture (type) : toit à longs pans, toit en pavillon, croupe, toit conique. Cour, terrasse en terre-plein. Escaliers : escalier dans-oeuvre, escalier en vis sans jour. Etat : restauré!
Dans le vallon se dessine l'église Saint Julien de Gourdouville (le bourg)...
Le talus est encore par endroit dans un état remarquable dû à la qualité du calcaire.
La vue se dégage sur cet ensemble très harmonieusement. La mairie de pierre et brique construite à la fin du XIX ° ou début du XX° siècle et typique de l'architecture d'ingénieur qui a donné les maisons d'écluse ou de passages à niveau, se trouve à gauche. Elle a été reunie à la grande maison de droite par une bâti à la façade vitrée qui relie remarquablement l'ensemble, sans heut aucun! Le mur du cimetière plutôt bien entretenu, cerne ensuite l'imposante église.
La mairie est reliée au château par ce chemin d'herbes et ces deux piliers ostentatoires!
Le ciel bien dégagé donne une touche de gaîté au vieux château devenu un lieu pour chambres d'hôtes avec une vue splendide.... Les employés de la mairie profitent eux aussi d'un cadre magnifique mais toutefois champêtre. La restauration est à la fois respectueuse et moderne, mise en valeur par les escaliers de pierre. On nous signale que la mairie est en possession de la clé de Saint Julien de Brioude. Cette église date du XV° siècle et une travée coté portail a été ajoutée en 1888. Nous allons donc pouvoir la visiter, munis d'une très bonne documentation. Le personnel est vraiment charmant et la documentation complète!
Le clocher-mur est impressionnant, une seule cloche est venu combler les cinq arcades campanaires prévues... Il a été refait à la fin du XX° siècle.
Entre la mairie et l'église une croix de mission, dont la seconde en Indochine sans doute :1952!
Au chapiteau de la porte d'entrée ces bras tenant cette tête, fait penser à un saint céphalophore.
Un escalier extrêment raide monte vers le clocher-mur et, on peut déjà remarquer les belles peintures au murs. Elles sont signées, en 1899, par Jean George MAURY, peintre né en 1875 à Goudourville.
Détails des peintures....
Un des vitreaux.
Et les belles sculptures de saints.
Le sol de pierre.
Une fenêtre trilobée pour la sacristie.
Et dans le cimetière, la tombe des curés de Gourdouville.Le choeur de l'église.
A la sortie du cimetière, toujours cette belle vue quel que soit l'angle! Un autre pigeonnier sur la serre.
Le lavoir dont nous faisons le tour avant de reprendre la route.
Nous suivons un moment le cours de la Razère d'où nous avons cette vision du château sur son piton.
A Lamarque nous nous dirigeons vers La Marquette...
Maison de briques de terre crues à Lamarque.
Sous la lumère dorée du soir cette vieille maison à balet.
Dès l'arrivée à Pommevic, l'enduit tombé découvre d'autres constructions en brique de terre crue.
Les maisons de maître aussi possèdent leur pigeonnier...
Le lavoir de Pommevic surmonté de son pigeonnier.
Le clocher de l'église de Pommevic et en face un pigeonnier compris dans ces maisons en bande très anciennes.
Curiosité du jour.
Tapie dans les feuilles d'un fossé de Martis, cette malheureuse buse blessée ne bouge plus. Sans voiture, ni sac adapté, nous n'avons pu la prendre pour l'amener chez un vétérinaire. Il faut savoir qu'elle est bien plus grosse qu'un beau coq et possède un bec redoutable.