Carte de Cassini
A la fin du XVIII° siècle, la forêt de pin qui va constituer les Landes sur des terres sableuses, n'existe pas. Barbaste est sans importance alors que le Béas est écrit en gras. De nos jours le Béas n'est plus qu'un hameau perdu...On se rend compte également que les deux randonnées: celle de cette semaine ainsi que celle de la semaine dernière à Andiran, se passent en lisière de cette grande forêt en exploitation. Nous faisons toutefois, quelques pénétrations prudentes dans ces immences bois car , non content de ne pas parcourir une terre plane, les chemins qui se croisent ici se ressemblent tous ! Mieux vaut prendre une boussole et faire une bonne lecture de carte !
Nous nous garons à Barbaste au parking du moulin des Tours. Après avoir passé le pont sur la Gélise, nous prenons la route à gauche, vers Cauderoue pour prendre à droite au croisement de Lagrangette. Comme le dit l'occitan, ici c'est le "cap de bosc" ou le bout du bois, le lieu de la rupture. Le royaume des pins et du sable, l'idéal pour un jour aussi pluvieux qu'aujourd'hui!
Nous longeons le camping par la droite et sommes instantanément dans un autre monde: le vent a un chant particulier dans les arbres qui se balancent !
Ici l'eau n'est jamais loin dans le sous-sol et nous passons auprès de petite mares. La Lagüe chère à Georges SAND n'est pas très loin et nous passerons à proximité du Laou que nourrit la source de Fon Chaude. Ces deux points d'eau sont très connus des anciens "baby boomer" qui, à une époque où les piscines n'étaient pas légion, venaient s'y baigner durant les grandes vacances dans une ambiance de liberté totale. Ceux qui y sont venus me comprendront .....Souvenir, souvenir....
Un peu plus loin, surprise ! Le petit gué, facilement traversable car peu profond, a été agrémenté d'une passerelle écologique qui permet à tous de passer à pieds secs. L'eau qui coule sur un fond très sablonneux est très transparente. Notre coéquipier retrouve une âme d'enfant à regarder le fil du courant passer entre ses pieds.Si le passage n'est guère profond, il est toutefois assez large, comme le montre cette image!Dès ce franchissement, nous nous retrouvons momentanément en bordure de la clairière du Béas restée en l'état avec quelques cultures. Nous voyons derrière la longue ferme, le clocher mur de la vieille église récemment restaurée.
Au passage cette cabane et son long tunnel de brande et fougères, réservé à la chasse postée à la palombe. Le tuyau de la cuisinière qui perce le toit, témoigne de la culture du "bien manger" de notre région !
Avant d'atteindre la clairière cultivée de plateau de Cérouze, Coutet et Vidalot, nous traversons le bois et ses très agréables chemins, dont vous pouvez voir les images ci-dessous. (Agrandir et passer par "Précédente" pour éviter la fermeture du blog)
Nous débouchons sur le plateau où s'étale, au sud, cet immense champ de blé!
Vers le nord c'est la descente vers le Béas avec au loin, une vue sur Xaintrailles, toute blanche sur son promontoire.
Nous devenons de nouveau traverser le ruisseau du Béas qui, à cet endroit là est bien plus profond ! Là aussi, une belle passerelle à remplacé le passage périlleux et parfois glissant, sur un tronc... Face à nous, la clairière et les maisons de Cablanc ainsi que le chemin herbeux que nous allons emprunter.
On voit le serpentement paresseux du chemin d'où nous venons d'arriver !
Les chevaux qui nous ont entendu venir, hennissent vers nous, sans doute en attente d'une friandise!
A l'est, la bois que nous avons traversé et, quelque part dans la masse chevelue, la trouée par laquelle nous avions aperçu le village du Béas! Nous passons auprès de l'église et son cimetière.
L'église de calcaire gris. Nous traversons le hameau et nous enfonçons dans le bois de pins.
Le sable très épais dans ce Bois de Maigret est d'un blanc éclatant. Les arbres sont plantés par rangs et le chemin s'agrémente des couleurs solaires des plantes qui le borde sur un tapis de mousse. On voit également les coussins de bruyère en boutons.
Les traces de roues d'engins donnent une idée de l'épaisseur du sable et fait penser à la dune du Pyla au bord de l'Atlantique, façonnée par les même vents. A un croisement franc, nous tournons vers Tarrate à l'ouest. Çà et là quelques flaques stagnent....
A Tarrate, juste avant, il faut tourner à droite dans ce joli chemin d'herbe et ce bois aux arbres déjà plus vieux. Ici il faut être prudent, eu égard aux nombreux chemins qui y débouchent, venant de toutes parts !
Nous approchons des premières maisons de Berguin, puis traversons la route de Barbaste à Guillery, pour atteindre le coeur historique de Lausseignan et son église.
Village de Lausseignan.
Date : Constructions du XII° siècle, XIII° siècle ainsi que de la 1ère moitié XVI° siècle.
Cette agglomération constituée autour d' une église paroissiale et sur la route de Casteljaloux à Barbaste était chef-lieu de juridiction sous l' Ancien Régime. Un seigneur de Lausseignan est mentionné en 1209, selon J. Benaben. Les fortifications en pierre de taille semblent dater de la fin du Moyen Âge. Une tour subsiste à l' est, où s' appuyait une porte de ville. Une partie des demeures et de l' église ont été reconstruites dans la 1ère moitié du XVI° siècle
[ Origine : Ministère de la Culture - base Mérimée ]
Détails de l'église.
Détails de la tour sur laquelle s'appuyant la porte de la ville et porte basse.
Amusante boite aux lettres insérée dans une vieille haie de buis.
Le ruisseau de Larebruson coule au nord de Lausseignan. Nous le traversons avant de monter vers le moulin ruiné de Lacazeneuve.
A mi-chemin nous avons une vue générale sur la vallée de Larebruson et, au-delà, le bois de Maigret.
En cours de route, nous trouvons de nouveau des fraises des bois en fleurs.
Sur la route de crête nous passons lune des maisons de Pitalat.
Dans le jardin cette petite charette en assez bon état, dont le bleu de Lectoure est un peu "passé" au soleil. Au delà, la vallée au sud et la forêt landaise...
...un peu plus loin, les premières maisons de Barbaste.
Barbaste:
Le village de Barbaste est situé à un carrefour de routes : la Ténarèze, qui passe la Gelise au pont du moulin de Barbaste et la route de Bazas et Casteljaloux à Condom et Auch, par Nérac. Un couvent de franciscains y est installé à une date incertaine, peut-être au XVII° siècle. Le château actuel date également du début du XVII° siècle. Pris par l' armée de Louis XIII en 1621, il est représenté sur la vignette de l' histoire de la rébellion de Mellinge comme une place forte (les archives ne mentionnent cependant pas de démolition comme à Lavardac et aucun vestige de fortification n' a été observé) . Le développement du village ne parait dater que de la fin du XVIII° et du XIX° siècle (voir la carte de Cassini ), en liaison avec l' essor de l' activité des usines de bouchon et de la minoterie, et à la faveur de sa situation. D' abord construite sur le territoire paroissial de Lausseignan, Barbaste devient chef de paroisse au cours du XIX° siècle. (la carte de Cassini le confirme aussi : Lausseignan (avec un double S) est bien plus important que Barbaste à peine signalé.
Versant nord, Estussan tout proche, se détache entre le vert des champs et un ciel qui se dévoile enfin un peu.
Une dernière vision sur le Golf situé entre barbaste et Lausseignan.
Dans la dernière descente, à droite, Barbaste...
...et à droite Lavardac, nichée dans les replis du paysage.
Nous passons sous le tunnel sous la route et débouchons sur le Moulin des Tours, cher à Henri IV. Les chemins que nous avons parcourus ont dû être longuement chevauchés par ce roi amateur de grand air et de chasses...ainsi que d'avenantes fermières à Capchicot à une vingtaine de kilomètres de là près d'Allons.
Sur la Gélise, affluent de la Baïse, le moulin de Barbaste est une puissante construction fortifiée du XIII° siècle. Sa situation était stratégique, tant sur le plan fluvial (proximité du confluent Baïse-Gélise) que sur le plan routier (croisement de la route de Bordeaux-Auch et de la Ténarèze reliant la Garonne et les Pyrénées). Quatre tours carrées de hauteur et de grosseur inégales encadrent un corps de logis central. Selon la tradition locale, ces quatre tours seraient le symbole des quatre filles du meunier. Toutes les issues étaient protégées : on aperçoit ainsi une échauguette qui surplombe la voûte où passait l'eau qui sortait du moulin. Mais Barbaste défendait également le pont sur la Gélise que l'on voit au premier plan. Ce pont permettait les relations avec Casteljaloux, Vianne, Lavardac et Nérac. C'est aussi à Barbaste que l'on embarquait, en novembre-décembre, le vin, qui, par Saint-Macaire et Bordeaux, parvenait en Angleterre. Un pont-levis, de nombreuses meutrières, des créneaux et des mâchicoulis, assuraient la protection de toutes les issues. Propriété de la famille d'Albret depuis 1306, ce moulin a eu la faveur du futur Henri IV qui aimait à le baptiser "Lou moulié de Barbaste" (le meunier de Barbaste). Il a servi de forteresse, de moulin, d'usine et même de centrale hydroélectrique, pour les besoins de la minoterie. Le pont à dix arches en plein cintre qui relie à Barbaste (le moulin est en effet situé sur le territoire de la commune de Nérac) date également du XIII° siècle.
(Origine : Centre Régional de Documentation Pédagogique d'Aquitaine)
Image Fanch
Face au moulin, ce qui paraît être une belle demeure n'est qu'une façade sans profondeur.
Ce parcours met les landes à un jet de pierre de chez vous : vous prenez un grand bol d'air! Toutefois attention! Il manque de balises par endroit, ce qui peut se montrer un peu périlleux dans cette grande forêt.
Curiosité du jour
Le bleu profond de ce muscaris sauvage du Béas