Nous nous garons à Pouy près de l'église sous un soleil radieux qu'un petit vent, sensible sur les hauteurs, ne parvient pas à gâcher. Pouy domine l'Osse sur laquelle, à quelques hectomètres, fonctionnait un moulin aujourd'hui devenu demeure privée.
Le chemin plonge immédiatement dans une combe étroite d'où il remonte brusquement pour nous laisser profiter d'une vue dégagée sur le village. Ce chemin arboré qui promet fraîcheur pour les randonnées d'été, n'occulte pas le paysage en ce moment. A chaque saison ses plaisirs renouvellés! Nous longeons donc la crête parallèle sur un sol bien sec, très agréable avant de nous diriger vers le sud, suivant les méandres de l'Osse qui coule dans la vallée .
Sur le bord du plateau, à Cachau dont nous savons l'ancienneté puique ce hameau est présent sur la carte de Cassini, ce très bel arbre préservé se découpe sur le ciel. Nous en rencontrerons d'autres le long de notre périple, aussi vieux et aussi préservés... Nous plongeons dans la vallée par un petit chemin étroit dont la position au sud garanti sans doute un sol parfaitement stable...heureusement car il est raide!
En face, le rideau d'arbres qui suit l'Osse après sa jonction avec le ruisseau du Paquet. Dans sa fuite vers le nord avant le Fréchou tout proche, l'Osse va se nourrir des eaux des ruisseaux de Saint Martin et de Nine, avant de se jeter dans la Gélise près d'Hordosse.
Au nord, les maisons de Lassalle dominent et au sud l'Osse se rapproche enfin suffisamment pour que l'eau soit enfin visible mais, fantasque, elle s'éloigne déjà en ondulant, souligné d'une bande d'herbe verdoyante.
Nous passons près d'un lieu nommé Laribère, qui signale à ses pieds le plus haut niveau de l'eau lors des colères de l'Osse en tant que lieu où montait l'eau de la rivière. Les jeunes chênes visibles sur l'image, sont des chênes truffiers...
Cette partie du parcours est magnifique, les sentiers sont larges, bien drainés car bien exposés, bordés d'arbres et loin de toute circulation motorisée, un vrai bonheur !
Ici on marche sans être obligé de prendre garde où on met les pieds et, par là même, je me fais vite distancer lors des arrêts destinés à prendre quelques images ! On imagine le frais berceau d'arbres au-dessus de sa tête durant les chaudes journées d'été....
A gauche l'Osse qui nous accompagne toujours, et à droite les arbres du chemin que nous avons suivi. Un peu plus loin nous montons vers Palibon.
Sous la vieille fontaine maçonnée, une mare désormais inutilisée que les lentilles d'eau ont envahie...
Le vieil hameau de Palibon conserve encore quelques maisons restées dans l'état du moment de leur abandon, il y a sans doute quelques décennies, avec leurs évacuations d'évier et leurs rajouts au fil des besoins de leurs habitants. Cette maison a été mises hors d'eau de manière qui, si elle n'est pas très orthodoxe, n'en est pas moins efficace. Du moins pour éviter les fissures meutrières des vieux murs
Sur le cintre rafiné de cette fenêtre et l'oeilleton du grenier, on voit les débords du toit "de sauvetage" .
Les petites chêvres du hameau manifestent une grande curiosité, les visites sont sans doute rares!
Au bout de la route que nous empruntons à la sortie de Palibon, Artigues, caché par ces deux gigantesques ifs presque réunis par leur taille. Nous nous posons la question de savoir s'il s'agit d'une ancienne tombe ...
La première vue d'Artigues se fait au traves du graphisme des branches d'un bel arbre, là aussi!
Ce petit abri à outils flanqué d'une petite mare a conservé la grâce du passé. Purement utilitaire et sans aucun maniérisme, il a gardé la mémoire d'un savoir-faire de qualité, présent même dans une si modeste construction! La grande classe : le plus beau dans le plus simple et le plus performant et pas un soupçon d'ostentatoire !
Les beaux montants, la poutraison, le debord dentellé des tuiles...à conserver précieusement dans le petit patrimoine...
Le village conserve encore une ferme en l'état, d'autres maisons ont accueilli des ménages avec de jeunes enfants, comme pouvait le témoigner des poussettes devant les portes et une charmante vieille dame que nous avions déjà rencontrée au cours d'un précédent passage, il y a longtemps....
Sur la place, la vielle église de Saint Clar ( Clair) , flanqué sur son mur sud d'un long préau soutenu par de belles colonnes.
Son époque de construction : Au XII° siècle, selon J. Bourrousse de Laffore, il existait une paroisse Notre-Dame d' Artigues. L' église paroissiale est reconstruite dans la première moitié du XVI° siècle. Elle consiste en un vaisseau, auquel est adossé au nord le presbytère en pierre et pan de bois édifié au XVI° siècle (la pièce restante sert de sacristie) , et bordé au sud par trois chapelles latérales. Une reprise visible à l' ouest entre nef et chapelles laisse supposer que les chapelles ont été construites lors d' une seconde campagne, en 1541, comme l' indique la date gravée sur le portail sud. La galerie sud a été ajoutée dans la 1ère moitié du XIX° siècle. La voûte et la couverture, ainsi que la corniche extérieure, sont refaites en 1846, sous l' épiscopat de Jean Aimé Levezou de Vesins dont les armoiries figurent en clé de voûte avec celles des principales familles de la paroisse. La partie haute du clocher et la flèche datent de 1901.
Le clocher carré est surmonté d'une toiture à coyau, témoignant d'une certaine recherche et de moyens financier certains.
La couverture se prolonge un peu à l'ouest pour mieux protéger les ouailles des vents dominants.
Eclairée par un soleil au zénit la belle porte renaissance, surmonté des trois niches réservées aux statues de saints, s'inscrit entre les belles colonnes de pierre. On peut lire la date de 1541.
Dans les montants de la porte, ce curieux creux peu profond qui porte le trâce de l'usure laissée par une multitude de doigts....dont le nôtre!
La taille de cette protection contre les intempéries et la qualité de son élaboration peuvent surprendre.
Les ogives portent des clés de voutes armoriés.
Un lutrin toujours présent.
La coquille témoigne du passage de "romieux" ou pèlerins.
Beaucoup de visages présents sur les chapitaux ont été martelés, certainement à la révolution, tout comme cet animal très bizarre...
Cet étrange haut-relief a sans doute été sauvé du martelage des révolutionnaires par le fait qu'il était caché comme semble le confirmer le clou central qui a été conservé pour ne pas endommager l'ensemble. On voit cinq personnages sur la gauche et un cavalier sur la gauche. L'enduit n'a volontairement pas recouvert cette partie sans doute très ancienne.
Nous reprenons notre chemin vers l'est, ce qui est confirmé par la position de l'église!Et nous quittons ces lieux protégés par cette croix....
...pour passer au large du cimetière qui a été déplacé des abords de l'église où il se trouvait à l'origine.
Le paysage s'élargit. Il reverdit doucement là aussi.
Un dernier regard sur le clocher de Saint Clar et ce bel et grand arbre qui ponctue de nouveau l'image.
Toute la végétation n'est pas encore au rendez-vous et quelques partie retiennent encore l'hiver malgré les beaux jours revenus. Le 21 mars n'a pas encore sonné. Nous descendons dans un vallon, avant de suivre le ruisseau de Maurin sur ce chemin à l'herbe rase. Puis nous bifurquons vers le Petit Argelé.
Au-dessus la vue porte vers Lassère et les grands cèdres de son château. Au-dessous c'est vers le royaume des menteurs au pieds duquel coule la Baïse: le mont des chèvres, j'ai nommé Moncrabeau !
Ici ce ne sont pas les chèvres mais les moutons accourent vers nous ! Dans ce secteur se trouvait une occupation romaine eu égard aux vestiges trouvés à Pharisot (Farisot sur la carte de 1790). Des sarcophages et quelques tegulae. Nous rejoignons la route vers Condom un court instant en passant sous la voie ferrée. C'est par un passage à niveau que nous remontons vers le château de Lescout que nous avons contourné.
La forme massive du château se découpe parmi les arbres du parc sur la hauteur.
On peut aperçevoir une sorte de gloriette, toutefois un peu trop massive pour pouvoir le confirmer ...
Après avoir traversé une ferme consacrée à l'élevage bovin, le chemin file tout droit vers Pouy en longeant un bois. Ici la vue porte vers Lassère...
...et là vers Moncrabeau dans la bascule alternée des collines boisées.
Voilà un des arbres les plus extrahordinaires rencontré à ce jour : un énorme chêne-liège qui a été respecté comme le patriarche qu'il est, solitaire et visible de loin. Le tronc est énorme.
Les belles branches sur un tronc solide !
Le chemin file toujours mais devient très boueux, ravagé par les roues des tracteurs, nous craignons qu'il ne soit englobé dans la culture d'ici peu... et nous voilà au pied du château d'eau en forme de tulipe. Il est un peu inquiétant vu de dessous, nous ne nous attardons donc pas.
Le paysage s'étale vers les landes toutes proches.
Les arbres dans ce paysage semblent des notes sur une portée, ou des oiseaux sur un fil....
Ouverture romane.
Tour nord.
La tour nord rehabilité et incluse dans l'habitation dont les ouvertures sont romanes.
La tour sud vu du cimetière.
La porte du cimetière s'ouvre sur le petit clocheton de l'église. cette égle très ancienne a été construite sur en site ancien datant du Haut-Moyen-Âge. Sa construction a connu plusieurs étapes au XIV° siècle, XVI° siècle, XVII° siècle puis au milieu du XVII° siècle.
Dans le contre jour du soir qui tombe, les deux tours d'angle seules rescapées des temps insécures des routiers et autres chauffeurs de pieds, marquent les bornes de l'enceinte disparue.
Curiosités du jour
Première rencontre avec des marques bien nettes de cochon sauvage de belle taille, un vieux solitaire sans doute !
Les odorantes et fragiles violette sont là....et
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