Carte de Cassini
Cette carte du XVIII° siècle permet de localiser les anciennes paroisses ou lieu-dits. Les toponymes sont plus ou moins écrit gros selon l'importance des églises. Comme toujours ils sont également orthographiés par les Cassini selon ce qu'ils entendaient. Par exemple, la propriété de Labique et son moulin se retrouve au bord du ruisseau de la Gardonne sous "la Vique". Ici on parlait Occitan et, comme en Espagnol, la consonne V se muait parfois en B. Vis à Vis de la Vique on trouve Contal que l'occitan lit bien Coutal et c'est ainsi que ce hameau se nomme aujourd'hui. Dans la même veine, le château de Scandaillac fut Scandoillac, Peyrestèbe fut Pairestèbe, Couardes perd son S, Jouanet dans la même prononciation Joanet, et Constous, Constant.
Après un léger brouillard, trouvé sur la route qui nous mène à Saint Vivien, le soleil se fait enfin plus présent. Nous nous garons près de l'église enserrée par une habitation et le cimetière. Le clocher est massif les ouvertures rares. Nous suivons les balises jaune et montons vers un moulin à vent qui domine le bourg.
Nous arrivons à Garigou où un élégant panneau de bois nous invite à contourner les bâtiments par la droite.
Le chemin herbeux laisse la vue dégagée vers le nord où l'on peut suivre la ligne des arbres qui longent un ruisseau qui se jette dans la Gardonne. Au delà, sur le sommet de la colline, culmine le château de Scandaillac et son pigeonnier où la vue porte à 360 degrés. Sur sa gauche pointe un clocher massif, identique à celui de l'église de Saint Vivien : celui de Saint Eutrope où nous allons nous rendre.
Nous faisons un petit écart pour voir ce moulin à vent en excellent état, habité de temps en temps et ses toilettes en forme de gariotte! Champêtre en diable !
Ici nous croiserons des moulins à vent, sur les sommets venteux, et à eau le long de la Gardonne. Non loin de là, l'ancien moulin du château, celui de Scandaillac.
Le village de St Vivien est blotti au fond du vallon dans la verdure.
Nous intrigons ce beau cheval bai-brun et son acolythe aux crins lavés. Au loin, le château se rapproche. Le balisage jaune est toujours correct. Nous quittons la route et empruntons un chemin sur la droite qui va nous mener aux abords de la propriété entourée de vignes.
Comme c'est souvent le cas, plus Scandaillac est proche et moins il est visible derrière l'écran des grands arbres. Hélas, les chemins sont boueux et défoncés par des quads qui, non contents de défigurer le paysage, polluent par le bruit, l'odeur et les émissions de gaz toxiques. Une plaie moderne qui n'offre aucun intérêt y compris pour les utilisateurs qui ne profitent pas des paysages.
Voici le village de Saint Eutrope qui a donné son nom à la commune et le clocher carré de son église. Le cimetière dévoile quelques riches et ostentatoires tombes qui témoignent de l'aisance passée de ses habitants.
Une des plus visibles tombes du cimetière.
Voici une élégante maison paysanne et sa belle grange de l'autre coté de la route.
Avant Raou, nous entrons dans un bois à droite.Au passage, sur un chemin ancien, un moulin à vent en ruine. Le reboisement à gagné ces lieux en hauteur de manière significative.
L'eau est également omniprésente comme en témoigne cette petite mare où se reflète un ciel sans nuages. Un fois sortis du bois, nous suivons le chemin avant de tourner à droite à la pointe nord du bois. Nous passons une petite maison ruinée dans le champ et cette belle vue sur Lavinsotte et son écrin de colza. Toutefois, attention! si vous êtes en possession du topoguide du haut-Agenais Périgord, il vous faut maintenant faire attention. Le balisage jaune, une fois la D257 atteinte, indique de tourner à droite. Un arbre porte une balise avec le V indiquant bien la variante originelle. Comme le réseau d'alerte des Randonneurs Agenais n'indiquait aucune modification nous traversons, sans faiblir, la route et montons dans un agréable chemin bien ombragé. A signaler toutefois que le balisage a disparu totalement et, après avoir tourné à gauche ne pas rater l'embranchement à droite vers les champs, pour ne pas se retrouver à Caillaou. A Couardes le balisage est bleu et semble suivre le même itinéraire que nous.
Nous contournons l'église de Born.
Et notons au passage, le caractère de cette maison qui annonce le Périgord proche. Nous sortons du bourg après un carrefour qui multiplie les balisages jaune et bleu (?) par le terrain de pétanque qui réunit les habitués et tournons à gauche dans un chemin aux hautes herbes et creusé, encore une fois, par les quads. Le balisage est toujours bleu et parfois encore jaune mais celui-ci semble plus ancien ! Il y a un problème ...Le bleu est récent et le tout manque totalement de cohérence! A vos cartes! Au passage ces belles orchidées que nous respectons et laissons en l'état.
Vraiment des beautés! Ici le chemin descend, descend, jusqu'au ruisseau de Lagardonne. Le nom est ici d'une pièce !Tout d'abord nous ne voyons que le gué...et un fort courrant. Nous pensons que nous allons devoir nous déchausser pour pouvoir passer sans tremper nos chaussures mais, dans le virage caché par les herbes apparait le pont formé par quatre vieux poteaux de ciment! Ouf! Sauvées! Nous montons vers Villas en longeant un lac collinaire.
Un regard en arrière sur Jouanet, le petit Jean en Occitan. Nous venons des hauteurs sur la gauche. Et voici déja Villas.
La demeure est magnifique avec sa cour interne et le ballet qui mène à l'étage, là encore typique du Périgord. Au delà encore les quads : voilà à quoi ressemble le chemin dans le Bois de la Demoiselle et le Bois de Saint Paul! Nous regardons où nous mettons les pieds et faisons en sorte de ne pas choir dans cette fange! Gardons l'équilibre!
Nous rejoignons le GR 636 par la droite : en face, c'est toujours lui mais il nous mène à Lalègue et non pas à Constant, belle et ancienne demeure, que nous longerons.
Nous la voyons de loin en loin.
Longeons son parc bien entretenu.
Et au plus près, nous tournons à gauche pour suivre un ruisseau puis de nouveau traverser la D257 vers un chemin en face qui longe la Gardonne. D'abord caillouteux, le chemin se fait de plus en plus doux : une herbe fraîchement tondue, moelleuse.... Nous passons une maison qui semble abandonnée et son bief : le vrai moulin de Labique! Du moins la bâtisse qui avait cette fonction. Il y a d'autres bâtiments au dessus avec un charmant escalier. Nous nous demandons si nous n'avons pas fait fausse route, mais la carte indique que non...
Le bief.
Et la ferme du moulin de Labique que nous reconnaissons puisqu'elle figure en image sur le topoguide ! Et voilà que surgissent, en aboyant, deux gros bas-rouge qui nous entourent prestement. Plus le temps de sortir "l'anti-chien" à ultrasons! Avons-nous fait fausse route? Ces chiens vont défendre leur territoire... mais non, ces chiens sont sans danger pour les promeneurs et la maîtresse des lieux apparaît en nous rassurant. Ce charmant ensemble très ancien qui existe sur la carte de Cassini sous le nom de la Vique est là, parfaitement restauré dans un cadre de verdure luxuriante, loin de la route, au calme. Le couple qui nous reçoit chez eux à fait de ce lieu leur habitation et ouvert quelques chambres d'hôte.
Le parc est superbe et l'immence pelouse et les grands arbres rafraîchissent les lieux.
Les couleurs douces, sont particulièrement réussies. La salle à manger aux chaises blanches, s'ouvre sur une grande terrasse pourvue d'une pergola où s'éveille un vieille glycine.
Un superbe escalier.
Ici nous avons un grand sentiment d'espace et de calme. Calme et volupté.... eau et verdure...
Vieille pompe.
Le moulin dans son écrin.
Le parc permet des promenades surprenantes tel ce passage, barré par Max et Bessy qui nous accompagnent, vers un pont qui enjambe le plan d'eau. Quelques bancs ponctuent ci ou là le cheminement et permettent la rêverie dans ces leiux enchanteurs....
....le pont et le plan d'eau entouré d'essences diverses où des chemins secrets circulent. Ce tour du propriétaire nous ravis et nous surprend par sa flore luxuriante.
Les joncs et autre iris d'eau entourent les rives.
Nous remercions Patrick et Christiane Hendricx pour leur grande convivialité et leur gentillesse . Avant de franchir l'entrée de leur propriété nous passons devant ce couple et leurs enfants sauvages mais curieux ! Cette très agréable visite a rendu notre journée innoubliable. Encore un ou deux kilomètres et nous reviendrons au point de départ.
Nous passons tout près de pigeonnier de Scandaillac noyé dans le vert. Nous passons Boisserie où une dame nous salue et son chien également !
Un dernier regard à l'église de Saint Vivien et sa porte délicate, enserrée ....
Nous n'avons fait qu'un kilomètre et voilà que mon tapis de sol se coince dans les pédales de la voiture. Merci aux habitants de lieux qui nous ont dépannés. Tout d'abord deux charmantes dames puis le patron du garage Fendt et ses deux amis. Ha! les nordistes! Seraient-ils ceux de notre département, quelle solidarité sans chichis. Décidément, c'était vraiment une journée exeptionnelle!
Le staff de Saint Vivien en conférence!
1 commentaire:
Merci pour cette ballade qui montre des lieux chargés d'histoire...
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