Passé la route qui descend de Mézin, puis l'ancienne voie ferrée (détruite) qui longe la route allant à Fourcès bourgade du Gers, nous traversons celle-ci en sifflet. Le chemin se poursuit tout d'abord, bordé de fossés en contrebas, avec un point de fuite peu commun !
L'ancienne voie se poursuit en effet tout droit dans le bois de Saint Marc après avoir traversé l'Auzoue sur un pont surprenant pour ce qui, à première vue n'est qu'un chemin de terre.
A la sortie du bois, voilà ce que l'on peut voir en se retournant : le chemin est devenu creux. Cela est en effet dû à la mise au niveau de l'ancienne voie ferrée qui allait autrefois à Mont de Marsan. Mézin a toutefois conservé sa gare et un train faisant la navette, en été seulement, depuis Nérac.
Les champignons de souche ont colonisés ce tronc vermoulu. Le passage est en effet assez humide et il faut surveiller où l'on met ses pieds !
Cette maison de Saint Marc au bord du chemin rural, se meurt lentement. Depuis les années 1990 beaucoup de fermes ont été abandonnées et périclitent faute d'entretien.
La vue vers Bouillebère, outre-Gélise, offre un dégradé de couleurs veloutées digne d'un confortable tweed anglais.
Trois curieuses maisons du hameau de Saint Marc, avec au loin entouré d'arbres sur son promontoire, le château de Montesquieu.
A Paloumayre, le bien nommé car nous avons, en effet, rencontré une palombière, ces impressionnantes coupes de bois, hautes de plus de 5 mètres. Nous redescendons vers Maisonneuve puis Garbolle.
Bien que nous passons tout près, nous ne voyons guère le moulin de Parron dont nous longerons le château dans les hauteurs, par contre le moulin de Villeneuve se dessine entre les arbres qui bordent les méandre de l'Auzoue.
La bouillonnante Auzoue, que nous franchissons, avant de monter vers la retenue du lac de Villeneuve de Mézin.
La ligne de crête bordée d'arbres qui se découpent sur le bleu éclatant du ciel, faisant honteusement mentir une météo nous promettant des pluies incessantes pour ce mardi, conduisent à la maison de Catalin qui marque le début de la levée de terre seulement visible par l'herbe qui y pousse.
La pluie qui a été abondante les jours passés, a rempli le lac. Le trop plein s'écoule dans le petit bassin avant de rejoindre l'Auzoue toute proche.
Le village, fût nommé à l'origine Villenouvelle, puis Villeneuve avant d'arborer la précision "de Mézin", ceci afin d'éviter toute confusion avec d'autres toponymes identiques. Le village se dessine dans un écrin de verdure qui descend jusqu'à la rive. Le bleu du ciel se reflète parfaitement dans les eaux calmes. Autrefois, il n'y avait là qu'un vallon parcouru d'un ruisseau au débit assez généreux pour faire tourner le moulin du village. Ses ruines ont été englouties.
Le pont reliant la rive au village coupe le lac en trois parties, un chemin recoupant la partie à l'est en deux. La lumière et les berges herbeuses donne une coloration très différente à ces eaux où nous avons vu des dizaines de tortues d'eau assez grosses chercher l'air à la surface avant de filer au fond en laissant voir le dos de leur carapaces! Étonnant, mais ne donnant rien, hélas, à l'image!
Vers la retenue et dans la mesure ou les eaux sont au plus haut, le lac semble se déverser dans le vide. Nous avons déjeuné sous l'ombre discrète des grands arbres visibles à gauche, avec quelques classes vertes de la Rochelle, qui parcourent la région avec leurs VTT.
Le mur d'enceinte, surmonté du vieux château ruiné et du clocher de l'église, se dessine.
Dès la montée vers le village, nous croisons ce charmant pigeonnier orné des lilas en fleur de la haie bocagère.
Villeneuve de Mézin est un ancien village médiéval fortifié où demeure la magnifique église défensive de Saint-Jean-Baptiste, érigée au XII°-XIII° siècle, devant laquelle on aperçoit le domaine du Loupillon ayant appartenu à Fallières et aujourd'hui propriété de ses descendants.
Les parties parties constituantes : puits, cour, écurie, porcherie, chai. Un castrum est mentionné en 1287, tenu par Bertrand de Grauhet. L'époque de construction : du XVI° siècle au 3° quart du XVII° siècle année : 1673. Il est intégré à la défense de l' agglomération par sa situation à l' angle sud-ouest. Le logis est une construction du XVI° siècle sur un bâti médiéval initial. Une tourelle dotée de canonnières surveille l' angle extérieur. La pièce principale ou salle se trouvait vraisemblablement à l' étage, ouvert par des croisées. A la fin du XVI° siècle, il appartient à Jean de Noaillan. Le puits carré est daté de 1673. Lorsque le château est vendu à la Révolution, comme bien de l' émigré Noaillan de Villeneuve, l' habitation est réduite au rez-de-chaussée, faute d' entretien de l' étage. Seuls subsistent les murs bâtis sur le rempart.
Le mur d'enceinte et les logements dans la partie haute de la partie est du château.
Les fenêtres à meneaux et la tourelle, autrefois dotée de canonnières.
La partie habitée de l'édifice est tournée vers la vallée et le sud-ouest. On voit un des propriétaire s'occuper des fleurs au pied de la muraille. Juste après le palmier on aperçoit l'escalier qui permet de traverser l'édifice. C'est d'ailleurs la voie que suit le sentier de randonnée et il est balisé dans ce sens.
Cette entrée débouche désormais sur la place de l'église. Le corps du logis est éventré et des maisons particulières se sont partagé les lieux habitables.
Ici on voit le contre-point de l'entrée, passage entre deux maisons.
L'espace entre le mur d'enceinte et le château fait office de jardin public surplombant le lac et la campagne environnante.
Les premières giroflées des murs fleurissent déjà.
L'église massive fait partie intégrante de l'ensemble défensif. Peu d'ouvertures et un puissant clocher d'où l'on voit loin.
On aperçoit, suivant la ligne de toit, les boulins des hourds faisant le tour de l'ouvrage vers l'extérieur.
Hourds et meutrières ici aussi. La partie interne a moins souffert que la partie externe, c'est ici très visible.
Attenant à l'église contre le mur d'enceinte, la forge de l'arrière grand-père d'Armand Fallières se tenait là. C'est aujourd'hui le garage du particulier vu avec ses fleurs dans une précédente photo.
On voit en haut du mur cette pierre sculptée comprenant les outils du forgeron et même les fers à chevaux d'un maréchal-ferrant entourant l'incontournable enclume. Elle se situe face à l'escalier ci-dessous qui mêne chez le particulier présent qui nous autoriser gentiement les prises d'images et donné quelques informations..
L'escalier sommaire est lui aussi très ancien.
L'entrée de l'église sur la place.
Hors les murs, les boulins des hourds sont toujours là. A gauche le mur du cimetière que nous allons longer pour passer près de l'école du village avant de monter à Alies. Mais avant nous ferons le tour du village.
Eglise paroissiale Saint-Jean-Baptiste.
Epoques de construction : XII° , XIII°, XIV° et XV° siècle ; limite XVI° siècle, XVII° siècle et 4° quart du XIX° siècle. Selon Marboutin, l' église est donnée à Saint-Sever par Guillaume Sanche de Gascogne à la fin du X° siècle, mais au XII° siècle, la cure est à la nomination du prieur de Fonclair (Buzet-sur-Baïse) . L' édifice date de la fin du XII° ou du XIII° siècle, il est intégré aux fortifications du castrum de Villeneuve mentionné en 1259, et doté de salles hautes sur le choeur et sur la nef. A la fin du Moyen Age, de nouvelles salles hautes sont édifiées au-dessus des premières, avec chemin de ronde, créneaux et hourds si l' on en juge par la ligne de trous de boulins. A la fin du XVI° ou au début du XVII° siècle, la nef est voûtée, prenant une partie de la hauteur de la 1ère salle haute, et un deuxième vaisseau est construit au sud de la nef, dont les voûtes sont peintes au XVII° siècle. Un escalier est construit contre le mur est en 1880, et des contreforts sont ajoutés. L' élévation ouest est restaurée et le portail occidental refait en 1884, sous la direction de Casimir Laffitte, architecte de Mézin. Le clocher est restauré en 1901 par Adrien Barbé, entrepreneur à Mézin. Edifice en pierre de taille, sauf le vaisseau sud partiellement en moellon, et le corps de bâtiment abritant l' escalier de 1880. Choeur voûté en berceau, nef voûtée d' ogives avec liernes et tiercerons, vaisseau sud voûté d' ogives. Clocher couvert en tuile plate.gros-oeuvre : calcaire ; pierre de taille, couverture de tuiles creuses, voûte d'ogives, voûte en berceau. Culots des voûtes de la nef sculptés de coquille ou godron, et de têtes humaines très abîmées.
(toutes les informations sur les bâtiments proviennent de "Patrimoine de France")
Mur d'affichage....comme autrefois!
Un reste de maison médiévale à colombage dont le calcaire au bel arrondi a bien résisté à l'érosion.
Un soupirail donnant sur une cave dont le sol de terre battue était recouvert d'un plancher sur solives. Il est possible que ce soit l'atelier d'un tisserand.
La maison au "soupirail" avec son escalier et le triangle de terre réservé à l'arbre. Bien que celui-ci soit jeune ce devait être le cas aussi auparavent!
Sur la place cette maison dont on voit l'arrière au-dessus du mur soutenu par de puissants contreforts, ne laissait guère présager un bâti Renaissance !
Encore une vieille maison où l'on peut voir le soin apporté aux ouvertures : l'arrondi élégant du linteau et la feuillure parfaite pour protéger le volet. Un travail hors de prix de nos jours mais une garantie de durée à l'époque.
Le lavoir envahi de lentilles d'eau.
Ce carré d'herbe où trone ce bel arbre, devait-être un jardin vivrier entouré de murets protégeant les légumes du bétail.
Les dernières maisons avant de sortir du village vers le Tambourin.
Au dessus du lavoir, l'ombre du vieux château est encore présente.
Ici le château a triste mine.
Nous quittons le village. D'ici le lac est invisible.
Ce sont les vignes qui sont ici très présentes comme au temps de fallière dont c'était le village.
Nous passons à Broustet où les maisons se meurent. Seul un producteur d'Armagnac vit dans le hameau.
Sur le ciel qui s'assombri, le feuillage argenté de ces deux grands arbres, prend une couleur surprenante.
Les champs de colza illuminent la campagne à perte de vue.
Le château de Parron, niché dans les grands arbres qui le signale de loin, domine la ferme de Sarrade.
L'église de Trignan se cache au fond du vallon. Son clocher-mur est à peine visible derrière le rideau d'arbres sur la droite. Sur la route de crête passant par le petit Pin et le Not dévoile une vue superbe sur la chaine pyrénéenne particulièrement visible aujourd'hui. Il a été installé au croisement une table d'orientation couverte et des jumelles. Les sommets couverts de neige semblaient à portée de main...splendide et rare vision! Le Pic du Midi est magistral malgré sa tête dans les nuages.
Vers le nord c'est, au-delà de la vallée creusée par le ruisseau coulant vers la Gélise toute proche, la ville de Mézin s'étire sur l'autre "rive".
A plus de 8 kilomètres, le château d'eau d'Arnautet, près de Larroque-sur-l'Osse dans le Gers, culmine entre lees buttes sur lesquelles se trouvent le château de Parron et celui de Perréou.
La table d'orientation et les jumelles ! Un moment de détente.
Si on me demande d'où je suis, je suis de Mézin,
Le pays du bouchon, le pays du bon vin,
De Mézin au grand coeur, de Mézin haut perché,
Fier d'avoir, originaire d'ici, un grand chef d'état!
(traduction "à la louche" de l'occitan, mais dont le sens est respecté)
Nous remontons, une fois passé le mur d'enceinte, vers l'église de Mézin que nous atteignons enfin.
L'écoulement des eaux de ces rues sans trottoir se fait par ces canivaux anciens encore en bon état.
Nous débouchons sur la place à "couverts" où trône l'imposante église.
Les billettes, typiques du sud-ouest, sont présentes dans le choeur.
Dans une chapelle attenante, une statue de Saint Jacques. Le baton volé a été remplacé par un vrai!
Ce parcours mérite une révision du balisage qui justement manque là où il y en a le plus besoin. Toutefois l'arrivée à Villeneuve de Mézin est un excellent moment, le lac et le village sont très agréables.A notre départ,nous franchissons la Porte des Anglais et rentrons.
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