jeudi 20 décembre 2007

N° 13 Madaillan, entre le ruisseau de Saint Martin et Saint Denis des Bordes, 9,4 km et 282 mètres de dénivelée cumulée.

Carte de Cassini




Madaillan n'est mentionné, que parce qu'il s'agit du nom du château et non celui de la commune qu'elle est devenu de nos jours...Nous cheminerons entre le ruisseau de Saint Martin, visible au sud et celui de la Goutère que nous traverserons sur des pierres à fleur d'eau pour nous rendre à Saint Denis des Bordes.





Hors circuit, derrière le Roussel, juste cette preuve par l'image : l'église de Lasfargue, visible de la route de Laugnac, à été restaurée! Il est presque 14 heures et les longues ombres signalent la proximité du solstice d'hiver...

Ci-dessous, des détails remarquables de l'église de Madaillan.



Piliers du caquetoir.









Les chapiteaux sont finement sculptés.




Le pigeonnier de Guitard n'est visible que de loin car, au plus près, nous passons bien au dessous, restant invisible.



Face à Guitard, Lartigue et la variante qui mène au sentier de grande randonnée 652, vers Sembas.



Une ancienne ferme de coustal de Gaillardas.



Une vue vers l'est où se maintient un peu de verdure . Arrivé après le virage à gauche de la route, il faut passer à gauche d'une maison, même si on a l'impression d'être dans un lieu privé. La route devient chemin et s'engage en descente dans un bois.


Le chemin boisé sur la serre est très agréable. L'hiver a l'avantage de laisser voir au travers des arbres un paysage qui se dévoile qu'en cette saison. Le soleil s'invite également. Mais descendons dans le vallon !



Le ruisseau de la Goutère, nom d'un hameau tout près de là, arbore ses eaux hautes d'hiver. Sur ce gué, il faut passer sur des pierres que l'eau recouvre un peu et l'exercice est toujours délicat : gare aux glissades !



Comme souvent le bord de l'eau est bordé d'arbres ...



A l'horizontale, les arbres qui accompagnent le ruisseau de la Goutère et la sortie du chemin creux venant du gué tout juste franchi.




Paysage vers Moutchnès au nord-est, nommée Moutechenes sur la carte de Cassini. Uun sentier à explorer...



Au passage, ce troupeau de chèvres rousses de la Goutère, en quasi liberté, s'est vite regroupé derrière l'entrée de leur propriété. Ici nous sommes loin de tout et la route est un cul de sac... Nous décidons d'emprunter un chemin creux qui se perd, mais encore visible, pour monter en bord de serre vers Tambourets. Là une résurgence, commune sur ces parties calcaires, nous attend.




Les lentilles d'eau lui donne une couleur étrange dans le haut de cette combe que le soleil n'atteint pas.




les bords sont marécageux, attention!




Quelques pas plus loin, celà semble pourtant un trou d'eau insignifiant...






Encore une petite montée vers Tambouret qui profite du soleil sur sa hauteur où quelqu'un nous appelle!





Tout joyeux de voir du monde, ce petit âne dans sa jolie robe d'hiver bien épaisse, nous crie bruyamment son bonheur!






Du haut de Tambourets nous faisons, à 4 mètres près hauteur égale avec l'église Madaillan, que l'on voit caché derrière son rideau de cèdres, au loin.



Au passage, quelques vieilles maisons s'étirent, sans barrière de séparation, comme autrefois dans les campagnes.



A quelques mètres, nous sommes déjà à Bordes. Quant à Saint Denis, le clocher de l'église de ce qui fut la paroisse de cet habitat éclaté, se profile derrière les pommiers.




Bordes semble avoir été un domaine important, conforté dans ce sens par l'église qui fait partie intégrante de ce hameau .





Les vergers ondoient souplement, au gré des vagues du terrain plein courbes toutes en douceur.




Même ces petites dépendances ont un appareillage de qualité. Bordes est déjà, contrairement à Tambourets, présent sur la carte de Cassini. Cela atteste d'un âge ...certain! Ce qui le confirme également c'est l'église située à quelques centaines de mètres et dites "église des Bordes"!







Cette maison est en ruine, mais....




...celle-ci, pourtant dans "son jus" avec son escalier sommaire, son entrée de cave et sa pierre d'évier est encore en on état. Maison de vacances ?




Toujours les pigeonniers qui, utiles pour leur colombine autrefois et témoignant une situation aisée, sont resté encore aujourd'hui un signe d'ostentation particulier à notre région!




Le soin apporté à la taille de ces pommiers, apporte une touche d'élégance à cette route qui mène à l'église.



Le clocher massif émerge au-dessus de fruitiers...



Église de Saint Denis de Bordes, du XIV° siècle, avec sa croix (de mission?) en fonte massive.


Petit appareillage de pierres provenant d'un site d'occupation romaine très présents dans ce secteur et souvent récupérées. ici sur le mur nord de l'église. (Photo Fanch)



La belle porte d'entrée de la maison ci-dessous se démarque de la fonction qu'elle occupe aujourd'hui.



Les bâtiments au près de l'église sont remarquables. Le contre-jour et le solstice d'hiver donnent une image qui manque cruellement de lumière, toutefois cela donne une vision presque irréelle de ce que devait être l'ensemble autrefois!




A Laurans se profile un pigeonnier ...et nous descendons vers le fond du vallon par un sentier boisé. Sous la serre, une nouvelle résurgence a été aménagée pour que le bétail puisse boire.





En haut de la combe, juste sous la route, la résurgence.




Nous franchissons ce vieux pont sur la Goutère avant qu'elle ne se jette dans le Saint Denis. Puis nous empruntons à gauche un chemin boueux coupant une route en sifflet.






Nous retrouvons la serre et ses cavernes dans le calcaire. Le chemin monte près d'ecuries et de prés, mais les chevaux sont de sortie, et remonte dans un bois !




Les vieilles maisons profite de l'eau des serres: encore un puits!



Dans le soir qui tombe et sous une lumière que se fait rare, nous continuons à nous élever. La vue se dégage de nouveau sur les terres que nous avons quittées et au-dessous une vue vers Aurion et son pigeonnier.




Sous un ciel qui chavire, le grands arbres de Boissonade se rapprochent, qui annoncent déjà l'église de Madaillan, d'où nous sommes partis.



Eglise de Madaillan



Curiosité du jour



Notre Cadichon en manteau gris-souris, outre ses talents de Caruso, n'a cessé de nous tirer une langue moqueuse....

mardi 18 décembre 2007

N° 12 De la route de la Peyrigne aux voies romaines perdues, 10,1 km, dénivelée cumulée 237 mètres.

Nous avons dépassé Moirax de quelques petits kilomètres et le ciel est bleu, mais cela n'empêche pas des températures plus que fraîches! Nous démarrons du pont sur la Jorle sur la route qui mène à Contras. Aussitôt fait, nous tournons à droite sur le chemin montant au Tourillon. La "Carte archéologique de la Gaule du Lot et Garonne" de Brieuc Fages, nous indique que nous sommes sur le tracé de la voie dite :"romaine d'Agen à Lectoure". Peu après le départ, nous avisons ce petit pont étroit sur la Jorle, dont une grosse pierre menace de s'effondrer, les autres étant recouvertes de ronces : peut-il s'agir d'un passage rudimentaire ancien?





A gauche, le pont est recouvert par la végétation mais les pierres non visibles sont certainement plus sécure que la pierre visible et en équilibre précaire...

Photos de Fanch

Ce montage aproximatif, permet toutefois de prendre la mesure du terrain au ponant, dénudé par l'hiver. Sur la crête, la route de la Peyrigne qui allait jusqu'aux Pyrénées. Sur le coustal, la ferme de Petit Pêtre, façade tournée vers le levant, comme le sont toutes les habitations anciennes ici. Au delà du champ fraîchement labouré, la Jorle coule, ourlée de son rideau d'arbres. Nous sommes sur la voie dont Fanch, l'homme du groupe à dit :"Je pense que nous allons marcher sur les traces des soldats de César dans la montée sur Tourillon pendant 300 mètres environ". Confirmé par Brieuc Fages, justement sur le chemin de lieu, où les communes de Marmont-Pachas et de Layrac jouxtent! Montons donc, en bons petits soldats!



Chemin faisant, nous croisons la grande ferme de Peyronneau, abandonnée car isolée sur son coustal, faisant face à Petit Pêtre et se mirant dans ce petit lac collinaire aux couleurs du ciel.



Une partie des murs s'est déjà effondrée et le chemin d'accès est labouré depuis plus de vingt ans...




La montée sur l'ancienne voie romaine, dévoile que cette maison de coustal de Peyronneau est bien construite sur du "dur" : la roche qui doit affleurer, impossible à labourer, a été laissé à la végétation sauvage et aux arbres qui s'y sont développés. La bâtisse elle-même, profite de ces bases solidement ancrées. En effet peu de fissures sont visibles malgré le temps qui passe.




Avec l'éloignement apparaît le clocher du prieuré clunisien de Moirax et le château d'eau blanc à sa gauche situé sur la route de crête. Au loin, on peut voir l'hôpital de Saint Esprit situé au-dessus de la ville d'Agen à huit kilomètres sur la gauche. Les labours ont rendu visible la couleur du sol et noyé le paysage dans des bruns doux, juste griffés par les branches sombres des arbres dénudés. Nous sommes au Tourillon, à 175 mètres d'altitude, le centre hospitalier à 150 et l'aire du prieuré 152 mètres.




Dans la montée, par dessus la combe du bois des Barrailles (que nous traverserons plus tard), Laplume et son château d'eau situés à six kilomètres, culmine à 218 mètres, visible de très loin. Dans la même ligne de mire, Brimont et son clocher, faisant altitude égale avec le point culminant du Tourillon.




L'hiver qui a fait tomber les dernières feuilles, dégage la vue sur les maisons du Tourillon ainsi que ce qui semble être le corps d'un moulin à vent ayant perdu sa toiture. Le pigeonnier, comme toujours, offre ses pistes d'envol vers le sud. Nous nous dirigeons vers le lieu-dit la Batisse avant de descendre vers Poulé ...pour mieux remonter vers Vidalets!




Les vieilles maisons de Vidalets tombent en ruine....le hameau se meurt.




...comme se meurt la vieille ferme de Claoué faite d'un seul bloc: grange, étable et habitat.




A l'entrée de Lagarosse, cette petite maison abandonnée était sans doute celle d'un journalier, elle se situe un peu à l'écart des fermes du hameau.







En effet cette ferme de Lagarosse flanqué de ce pigeonnier à pied de mulet, n'a sans doute pas été remaniée depuis longtemps, mais elle devait être assez importante au vu de son étage habitable. La route suit le bois des Barrailles, que nous voyions remonter de la combe lorsque nous étions au Tourillon. Dès la sortie du bois, le balisage déjà minimaliste, n'existe plus du toutdu moins pas aux endroits posant justement le problème de la direction. Cela arrive alors que nous devons traverser un bout de champ et suivre une haie labourée au ras des buissons. Les pas d'un cheval dont on voit la trace des fers, nous confortent dans la direction à suivre. La Platine, que nous longeons par l'est, est totalement invisible sur notre gauche dans la pente, les arbres des haies coupent la vue et nous avons un sentiment d'éloignement total avec la civilisation. La lente descente vers le ruisseau conforte cette sensation d'enfermement. Le manque de repère fait que nous trouvons bien un pont... mais nous nous apercevons vite que ce n'est pas le bon et nous devons faire marche arrière. Les labours qui ne laissent aucun passage au bord des haies, rendent assez pénible la progression. Seuls les derniers mètres avant le bon passage du ruisseau de Lanauze arborent un chemin. De grosses pierres posées sur les bords viennent sécuriser le passage du bétail.




Passage de Lanauze avec les pierres de bordure.



A travers les arbres au loin, des maisons se découpent : c'est tout ce que nous verrons de la Platine




Nous passons près du lieu où se trouve la source bâtie et ses bassins, vue lors de notre dernière randonnée au départ de Brimont. Sur cette image, une fois agrandie, l'endroit dégagé que l'on voit dans le rideau d'arbres signale, le passage sur Lanauze, que nous avons cherché... Nous venions de la partie droite au delà du ruisseau. Au dessus, la ferme du Grand Bosc (le grand bois en occitan) ce qui prouverait qu'il y a eu une certaine déforestation par rapport au moment où le nom a été donné. Le bois des Barrailles devait certainement être bien plus important.

Ici, tournant le dos, nous remontons maintenant vers le Pelat. Les toponymes n'étant pas donnés au hasard loin de là, celui du Pelat signe une écorchure et comme la route s'incurve en creux, les vent-coulis y circulent eux aussi!




Vue vers la Plate et La Platine, deux hameaux complètement fondus dans les collines. Nous sommes sur la route de crête de la Peyrigne entre les deux vallées où coule le Brimont à l'ouest, ainsi que la Jorle et Lanauze à l'est. La route qui ne présente aucun intérêt visuel, est toutefois notée dans le livre de Brieuc Pages :"La Peyrigne passait par Brimont (où passait la voie secondaire possible, venue d'Aubiac). Son tracé parait avoir été repris plus ou moins par la route D268, sauf dans le sud de la commune à Lapeyrigne, sur 300 m, une rectification paraît avoir laissé subsister l'ancien tracé. Les travaux d'aménagement de cette dernière, dans les années 1850, permirent de constater que le pavage de la voie, lorsqu'il subsistait "reposait sur une couche de béton (romain) de faible épaisseur" (Tholin 1896). Nous voici donc encore sur les traces des tribus de César.

De là nous descendons vers la Manguette sur le versant est. C'est là que, dans un repli qui le protège du sud, nous trouvons la curiosité du jour. Encore quelques pas, nous retrouvons la route et nous dirigeons vers notre voiture. mais avant toute chose nous descendons ver la source au bord de la Jorle.




Près du pont sur la Jorle, une boucle du ruisseau laisse apparaître un trou d'eau connu des pêcheurs.




Ici, il y a une vingtaine d'années, coulait abondamment une source....Un petit muret cernait le périmètre où l'eau jaillissait....et là, malgré la saison, plus rien!




Une partie du petit bassin de rétention sous le muret de jaillissement est visible en bas à gauche, plein de feuilles, vide ... la boucle de la Jorle, elle non plus, n'est pas à son plus fort étiage.




Curiosité du jour.


Près de la Manguette, ce petit trou d'eau orienté au nord à l'abri des rayons bas du soleil d'hiver, est recouvert d'une épaisse couche de glace. Testé par le jet de cailloux trouvés à proximité, on peut se rendre compte que celle-ci est assez épaisse pour résister : le projectile d'environ sept centimètres de diamètre que l'on voit négligemment posé sur la glace ne l'a même pas étoilée !...

L'hiver s'annonce rude ....BBrrrrrrrrrr...

Bibliographie: Carte archéologique de la Gaule " Le Lot et Garonne" de Brieuc Fages