mardi 29 avril 2008

N° 31 Frespech et alentours, un village remarquable et un parcours boisé, 16 km, dénivellée cumulée plus de 350 mètres


La randonnée de ce jour à pour point de départ Frespech. Nous consacrerons un descriptif spécial à ce village médiéval en fin de parcours, tout comme à St Victor, dont la couleur insolite jaune paille de son clocher nous intriguait. Notre parcours est formé de morceaux de plusieurs circuits, ce qui est possible dans ce secteur qui jouxte Massoulès, Massels, Sainte Quitterie et peut aller jusqu’à Beauville, dans un paysage des plus beaux et sauvage du Lot et Garonne. Le reboisement a profité en priorité du relief accidenté pour s'installer. La prolifération de lacs collinaires, eu égard aux nombreuses sources présentes dans les serres, sont des points de fraîcheur où se reflète les couleurs variables du ciel. De même, le remembrement producteur de d’agriculture intensive destructive des haies, n’a pas ici été sensible. Les vieux chemins boisés sont restés en place et rendent ce circuit exceptionnel par leur longueur ainsi que par leur protection du soleil pour une randonnée estivale. Toutefois un petit bémol pour randonneurs occasionnels : la prise à contrario du sens préconisé (et peut-être même de celui indiqué sur les fiches) témoigne d’un balisage « mou » ancien quand il y en a eu…Prenez une carte !
La partie « hors piste » a été, quant à elle, plutôt sportive avec une montée très longue, très raide et à découvert, assassine sous le soleil. Elle risque se révéler également délicate les jours pluvieux, surtout en descente. Malgré tout, la conquête des "sommets" est toujours une grande satisfaction : beauté du paysage qui s'étale à nos pieds ou victoire sur soi-même !


Ci-dessus Tournié dans le colza.

Le départ s'effectue sur la place du village et par la route qui nous y a conduit. Attention de ne pas rater le chemin, très discret, qui mène à Audubert, un hameau qui semble endormi. Le chemin vicinal est un cul de sac qui mène à Garbil où ne passe pour l'heure aucun véhicule. A la première descente nous tournons à gauche dans un superbe sentier arboré. Ces beaux sentiers caractériseront notre randonnée.

Après Fonquespière, le chemin révèle un hameau en ruine dont il reste quelques beaux murs. La serre et la vallée étroite où coule le Fontanet ont eu raison de ces lieux qui ne permettait pas d'agriculture intensive. Le chemin débouche sur la route à Sougaillou. En bas, juste au-dessus de la confluence du Fontanet et de la Lajasse, Garbil et son élévage de Blondes d'Aquitaine a survécu.



Sur la droite on entrevoit l'élévage. Ici dans les serres le réseau hydrographique est très présent. Au premier plan à gauche, le Fontanet et ses arbres dont la jonction avec la Lajasse forme le ruisseau de Lartigue qui va alimenter la base nautique toute proche. Au nord-est toute cette eau va se déverser dans la Tancanne.



Le hameau des Avirmes s'est tranformé en base nautique tranquille.



Le lac s'étale vers le nord mais, empruntant un instant la route, nous montons vers Frespech tout proche dans les hauteurs. Nous quittons ses lacets pour un nouveau chemin ombragé où le balisage est assez fantaisiste en particulier au moment où il débouche de nouveau sur le bitume. En fait il faut redescendre et remonter en face juste à la sortie des lacets.


Après Boussagou le ciel s'assombrit au passage d'un gros nuage et le pigeonnier semble triste. Nous nous engageons dans un bois et descendons vers Breillat et la vallée de la Tancane.



Bien cachés dans les hauteurs, Lacam et son manoir, Ste Quitterie et sur la droite, cachée dans les replis du terrain, la route qui remonte à Frespech. Une symphonie de vert rehaussé par la note ensoleillée du colza très présent.


Après un virage à angle droit, nous reprenons ce vieux chemin qui mène au moulin de Colombat et Auradou tout proche.



Cette ouverture dans la vallée laisse entrevoir le hameau de Coullanges et la route qui, après Vimenet, remonte à Frespech. Nous la rejoindrons à Bois de Colombat, juste avant le pont sur la Tancanne.

Dans le chemin, un arbre peu courant, ce frêne majestueux et son feuillage dentelé qui fait ruisseler des gouttes de lumière sur le sol.

Encore un champ de colza dans cette vallée retirée et voilà le pont à la jonction du ruisseau de Lartigue et de la Tancanne qui dévalle en cascades bruyantes.

Avec cette amusante interdiction de ne pas pêcher le vendredi ! Nous remontons la Tancanne en passant sous Coudercat et Breillat jusqu'à ce que Frespech se dessine dans les arbres des hauteurs au dessus des champs.




Tout cemme le Pech qui culmine, ensoleillé, au-dessus de Massel à 209 mètres.

Une fois franchis les trois ponts, nous montons vers Comberatière cernée par les deux rus qui fendent la colline.

Un coup d'oeil vers Frespech, qui se dégage dans notre dos au cours de la montée que nous effectuons, à traves les arbres des pentes.

Voici à notre gauche le pigeonnier de Toustans bas et ses maisons en cours de réhabilitation.



Le pech, au-dessus de Massel, se détache mieux lui aussi !




Nous contournons Toutans par la gauche et montons dans le chemin qui longe les champs, sous un rideau de grands arbres. Nous voyons la route que nous avons suivie et le lac collinaire qui la borde. L'eau se déverse dans le trop plein : il a beaucoup plu ces derniers temps. On voit la vallée d'où nous venons s'engager au loin à gauche, vers la base nautique.



Après quelques moments à longer le flanc du pech, le chemin toune à droite dans une montée extrêmement raide. Le terrain est aride et composé d'une végétation presque méditéranéenne: une herbe sèche, de petits chênes tortueux et des genèvriers. La montée est longue et, une fois au sommet, déception! Ce n'était qu'un faux-plat ...


La vue vers Comberatière se dessine dans notre dos, quant au chemin il semble plonger dans les feuillus.


Un peu plus haut c'est la vallée de la Tancane qui se dévoile. Nous sommes à la hauteur de Frespech, mais il nous faut poursuivre encore : il y a huit mètres de dénivelée à combler. Courage car le soleil cogne fort et pas un nuage à l'horizon!



Dans l'ombre rare, un arrêt boisson s'impose car la bouche est sêche! Toutefois nous voyons que nous atteignons le but car les essences des arbres changent et que l'herbe tondue signale la présence d'une demeure. En effet, nous débouchons du bois, sur une route carrossable, devant le portail de Capelle. Nous remontons vers Lacam et tournons vers le sentier à l'angle du premier bâti. Nous connaissons les lieux et malgré cela, nous avons toujours l'impression d'entrer chez un particulier...


Les murs ont un superbe appareillage de pierre et sont aveugles et protecteurs. Un muret couvert de joubarbes les cernent.


Une porte dérobée permet toutefois l'accès au parc que nous traversons.



Une chemin bordé de très vieux buis redescend dans la vallée. Certains ont plus de 10 mètres de haut! Nous coupons la route en sifflet puis passons le pont où quelques chiens de tous poils viennent nous aboyer aux mollets d'un peu près. Quelques ultra-sons plus tard nous quittons la route et grimpons vers Lamouthe.


Dans la montée on voit à la gauche la route que nous venons de quitter et, là haut, tout à gauche le point culminant où nous sommes passées et les grands arbres du parc ainsi qu'un bout du manoir de Lacam qui se dessine.

(cliquer pour agrandir et ne pas oublier de cliquer sur"Précédente" pour revenir au blog, sinon c'est la fermeture totale!)


Sur notre gauche c'est l'église de Massel ( voir rando Massel) ) dans la verdure printanière et...horreur! ...une maison neuve à l'architecture ostentatoire et non respectueuse du lieu...une vraie catastrophe! L'image parle toute seule!


Sur le plateau une image digne de Renoir, ce pré couvert de coquelicots que l'on commence à revoir, malgré un monde selon Monsanto!

Au-dessus de cette maisonnette abandonnée, se dessine le domaine de Vidal-Bézy en réhabilitation (voir la randonnée de Massels )


Et là bas, au loin sur la crête, Lacardeyre souvenir également du circuit cet hiver! Une fois au sommet, nous basculons vers notre dernière descente, vallon creusé par un petit ru au bon débit.

Frespech est au bout du pech, là haut. A droite une vieille maison du tout début du XIX° en cours de restauration: le toît a été mis hors d'eau!
Cette jeune blonde d'Aquitaine pose sous l'ombre dansante de ce vieux fruitier dans les boutons d'or.



Nous traversons le ru qui longe la route et coule, guilleret, vers la Tancane.

...et à gauche nous voyons la dénivellée qui mêne ses eaux sous le pont que l'on franchit. Il sourd, près de la route de crête qui mène à Tournon d'Agenais dans une combe étroite vers Douat avant Saint Victor.



Dernière montée sous les vieux chênes, dans ce chemin creux. Nous voilà à Frespech et faisons le tour du village fortifié qui possède un musée du foie gras!
Le village de Frespech

A lui seul ce village mérite une visite attentive voici ce que dit "Patrimoine de France":

Parties constituantes : église, fortification d'agglomération, porte de ville, château du XII° siècle retouché les siècles suivants .

Historique: Le village de forme circulaire centré sur l' église paroissiale romane semble appartenir à la typologie des villages ecclésiaux. Il est cependant mentionné comme castrum dans la deuxième moitié du XIII° siècle, en possession de la famille de Durfort, probablement du fait de l' installation d' un habitat chevaleresque et de fortifications d' agglomérations. L' habitat enveloppe l' église et le revers constitue les fortifications ; le château a été édifié en limite d' enceinte. Deux portes permettaient de pénétrer dans le village : une tour quadrangulaire au nord-est, une porte au sud-est (attenante à l' est du château) ; il existait peut-être une troisième porte au sud-ouest (attenante à l' ouest du château). Au nord-ouest, une tour dessinée sur le plan cadastral de 1830, apparaît en ruines sur celui de 1981. Le bâti médiéval a été remanié au 16e siècle et aux siècles suivants. La majeure partie du village a été rachetée en 1970 par l' association des Amis de l' Homme qui en a entrepris la restauration avant de la vendre par lots dans les années 1980.



Une maison à encorbellement.
Quant à la maison d'à coté, bâtie contre le mur d'enceinte, elle à perdu sa voisine dont on voit encore l'amorce de la cheminée !

Le mur d'enceinte a été percé d'ouvertures par les maisons qui s'y sont appuyées.

Dans d'autres parties les fenêtres s'ouvrent sur le vide.

Une tourelle près d'une porte d'entrée.


Maison Renaissance à la date de 1654 à blason.

La porte nord s'ouvre sur l'église fortifiée dont on voit le chevet à couverture de pierres.
Le contre-point de l'image précédente avec à droite sous l'arc, la porte qui mène l'escalier de pierre au chemin de ronde.
Les dessous de l'escalier, un savoir faire de solidité et d'élégance !

On voit la masse de cette église défensive, son nartex et une porte basse semblable à celle réservée aux cagots.
Saint Victor
Nous allons vers Saint Victor et avant d'atteindre l'église cette belle entrée à ce qui semble le presbytère dans la mesure où les murs jouxtent l'église elle-même.



La belle entrée.



Du cimetière, on voit que cette église a été rallongée et, de ce fait, déséquilibrée. La jonction se voit à la génoise dont l'assemblage est aproximatif ! Sans doute à la fin du XIX° comme le clocher!



Le clocher au toit de calcaire jaune comme l'entourage de la porte d'entrée.

Plaisir du jour




Ce petit patrimoine rural avec sa soue à cochon, son puits et son hangar, a gardé tout son charme. Le linge qui flotte au vent vaut tous les décors actuels et nous ramène à notre enfance. Un joli moment!