mardi 29 janvier 2008

N° 17 Boudou, chemin de Compostelle, de la confluence du Tarn vers la serre, 10km, dénivellée 109 mètres.

Carte de Cassini


Souvenir du temps de la navigation sur la Garonne six mois durant, les ports sont indiqués tel le Port de Boudou. Rien ne subsiste aujourd'hui hors la voie de chemin de fer et le canal latéral à la Garonne. Ces nouvelles circulations en ont sonné le glas, coupant définitivement la population de son fleuve familier. On remarque également que l'ancienne N113 n'existait pas, ni aucune autre route susceptible de subir les colère du fleuve. La voie terrestre principale empruntait les coteaux loin des vallées humides. Les serres elles, ont changé le cours du fleuve en infléchissant et contraignant sa course vers l'ouest, ceci jusquà son estuaire libérateur... La rive gauche sera donc plus ample et la vue sur la vallée plus belle des hauteurs de sa rive droite. Tel le Pech de Berre dominant sa confluence avec le Lot, Boudou offre un point de vue sur sa confluence avec le Tarn qui n'a rien à lui envier. Monté paresseusement de Toulouse à peine contraint par les derniers contreforts du Massif-Central sur une terre qui l'accueille généreusement, le voici face au Pays de Serre. Il s'étale, s'élargit, comme un immense lac auquel il ressemble avec majesté, puis prenant de la vitesse il passe le goulet d'étranglement aux pieds de Boudou avant de se heurter à Auvillar.
Malgré un temps brumeux totalement contraire à cette randonnée qui fait la part belle aux vastes paysages vus des hauteurs, nous partons du parking de l'église. Il y a sur un panneau la proposition de trois autres randonnées dont la nôtre qui sera parfaitement balisée et bâptisée "Randonnée des 2 écluses" de manière trompeuse : il nous réservera un vallon majestueux et... vertigineux! Splendide de toute façon mais qui se mérite!
Ici vous cheminez en partie sur le chemin des pèlerins, ces panneaux vous ramènent à une dure réalité eu égard aux 1106 km qui vous séparent du but !
Après une descente rapide, car raide, de Boudou à l'ancienne N 113, nous traversons la voie ferrée puis le pont sur l'écluse dans une ambiance cotonneuse... D'un coté l'eau a été évacuée pour, sans doute, effectuer quelques réparations, de l'autre il est tel que nous sommes habitués à le voir.






Le tourisme fluvial sur le canal est en pleine expansion et les écluses automatiques ont remplacé les éclusiers habituels. Leurs maisonnettes, semblables à celles des gardes-barrières car construites par des ingénieurs ont été revendues à des particuliers. Toutefois elles gardent encore les anciennes plaques d'identification et les distances qui séparent deux écluses. Nous remontons le cours du fleuve qui se rapproche sensiblement de notre chemin. Celui-ci a été réhabilité en "voie verte" de Toulouse à Bordeaux". Cette voie est praticable à pied bien sur mais aussi aux vélos, et autres rollers. Les engins motorisés quant à eux ne sont pas admis...tant mieux! Nous arrivons maintenant au dernier pont carrossable sur la Garonne avant Castelsarrazin. Il s'élance au-dessus de la voie ferrée, puis du canal avant de passer le fleuve. Nous nous apercevons que l'eau a une curieuse couleur rougeâtre à travers les arbres car à cet endroit une étroite bande de terre sépare le canal vide à notre fleuve arborant une teinte étrange, bien visible dans la grisaille ambiante.....





Sur cette image, le chemin est bien visible et, quel bonheur!, un escalier permet de monter sur le pont afin de voir de plus près ce qui donne cette flambante couleur rouge aux eaux...



Les piles du pont et les chariots qui permettent l'entretien.



Vers l'aval vu de la rive droite, on note dans les arbres les nids gigantesques de guêpes tueuses...



Vers l'amont, à droite du plan d'eau de 400 hectares, la réserve ornithologique et le port de plaisance. Nous verrons plus tard, des hauteurs, le bateaux qui s'y abritent. L'eau ici est moins teintée, les courants y sont bien moindres.



C'est bien ici au nord, que l'eau prend de la vitesse..et donc de la couleur! Au delà, la langue étroite de terre et le reflet argenté de la voie verte qui longe le canal où nous retournerons. Nous apercevons, puis parlerons, avec les personnes ayant coloré les eaux (produit non toxique) afin d'étudier les courants afin de parer à d'éventuelles pollutions...Des prélèvements sont effectués dans le même temps des déplacements de la personne responsable, durant toute la journée...



Nous reprenons notre chemin en faisant plusieurs rencontres: écureuil, grues, cormorans....ces derniers se régalent des basses eaux qui piègent sans doute encore, des poissons imprudents.



Cette grue cendrée s'envole, dérangée dans son repas...et nous voici à la seconde écluse!



Après un parcours sur terrain plat, nous allons attaquer une forte montée sur la serre. Hélas le brouillard ne se lève pas...

Après la rude montée, le chemin visible sur la droite, nous mène sur les sommets à travers de belles vignes.

Du même point de vue mais tourné vers l'aval, au premier plan à gauche le Tarn qui se jette dans la Garonne qui s'étale largement en généreux plan d'eau.



L'écran des arbres, la brume persistante, rien ne cache l'étrange couleur de l'eau ...




On imagine le paysage durant une journée ensoleillée, voici Garonne qui file vers Auvillar, vue des hauteurs. Omniprésente.



Cliquez sur l'image pour voir le port et ses bateaux (faire "Précédente" pour revenir sinon c'est la fermeture!) là bas c'est le paradis des oiseaux! Nous croisons également quelques anciennes cabanes des champs faites de briques : nous sommes en Midi-Pyrénées !



Le brouillard s'intensifie dans la vallée, nous prenons les dernières images..




Nous croisons cette curieuse maison sur les hauteurs flanquée de ses 2 pigeonniers....





De la route de crête nous voyons ce que nous réserve les derniers kilomètres : la plongée au fond du vallon et le chemin de remonté, bien visible vers Boudou dont on voit le clocher à gauche!




Quelques uns de ce jolis moutons semblent nous regarder de manière...ironique, non?



Commençons par le plus facile, la descente, le but dans la ligne de mire!



La terre est maigre sur la serre. Cette partie, qui est la voie du Saint Jacques du GR 65, est aussi nommée GR de pays "Quercy-pays de Serre". Ici nous sommes à la croisée des deux! Arrivé sur les hauteurs, dame Garonne est toujours présente ....


Un croix sur laquelle de nombreux pèlerins ont posé des cailloux...

Nous nous rendons à la table d'observation un peu en dehors du bourg en surplomb du fleuve.
Vers Agen....et vers la Garonne toute rose qui coule à nos pieds...au loin le pont de Coudol où se trouvait les observateurs. Les deux dernières images démontrent que les deux rives sont différentes. La rive droite culmine et le fleuve vient y buter....





Dans le village quelques maisons de briques de terre crue en rénovation.





La brique crue est elle aussi rès présente.



L'église elle est enduite. On voit le panneau comportant le plan des randonnées partant du lieu.

Curiosité du jour

Le printemps se prépare, malgré le brouillard.....quel bonheur!

mardi 22 janvier 2008

N° 16 Gourdouville, son château et les pigeonniers entre Garonne et la Barguelone,


Carte de Cassini où la vallée de la Barguelone tient sa place. Les toponymes, si toutefois l'orthographe est plus ce que l'on entendait donc très variable, sont reconnaissables. On est sur également, que le "pigeonnier" de Gourdouville était bien un moulin originellement. Quant au château de Castels dont on voit les dernières lettres du nom sur la serre, il fait face à celui de Gourdouville par delà la Barguelonne.

Nous partons de Pommevic où nous nous garons sur la place derrière l'église. Nous en apercevons le solide clocher carré de briques rose. Nous sommes en Tarn et Garonne et sous des influences toulousaines déjà sensibles. Le temps est assez incertain et la météo nous a promis le pire...






Nous parcourons les rues du bourg et ses très vieilles maisons, dont certaines sont sans doute du XVII° siècle. Beaucoup ont été restaurées ce qui leur donne un air plus pimpant au village.



Une entrée encore dans son jus!




Une vieille tradition dans ce secteur géographique, les maisons de briques crues dont ce charmant exemple en bon état.




Passé la voie de chemin de fer, l'imposante maison de Vijié se détache sur un ciel qui se dégage un peu. L'époque de sa construction remonte sans doute du dernier quart du XV° siècle au premier quart du XVI° avec des remaniements ultérieurs. Le maître d'oeuvre est inconnu. Le gros-oeuvre est constitué de pierre, de pierre de taille surmonté d'une couverture à croupe et toit polygonal faite de tuiles creuses et de tuiles plates. L'intérieur, que nous n'avons pas visité, comprend des voûte d'ogives, voûte en berceau, un escalier "demi-hors-oeuvre" ainsi qu'un escalier à vis sans jour. Ce sont les éléments remarquables de cette propriété privée.



Voici le premier des très nombreux pigeonniers qui ponctuent cette région. Celui-ci, tel la majorité de ceux que nous allons rencontrer, est à "pied de mulet" avec quatre épis de faîtage placés aux angles du toit.



Les pluies des derniers jours ont gonflées la terre des sentiers que des quads ont ravinée...Le chemin, quittant la vallée de la Garonne toute proche et flanquée de son canal latéral, monte vers Guiraudet à travers bois. Il faut de la prudence et de l'équilibre. Toutefois le balisage est, et restera, parfait jusqu'au bout. Ce parcours peut se faire sans carte!


Sur les hauteurs la vue se dégage et découvre la belle église de Saint Vincent Lespinasse. Un peu voilée derrière la frange d'arbres dénudés, elle semble toute proche. Pourtant le ruisseau de Bandaclau a creusé un profond vallon entre elle et nous au cours des millénaires.



Cette image renseigne mieux sur la déclivité du terrain.



Avant Magret, vers le sud-est encore embrumé, nous avons cette vue sur la vallée de la Garonne et, au-delà du fleuve au loin , sa première terrasse bleutée.



Cette trouée nous dévoile les tours de Golfech et, sur son promontoire, se détache le château de Goudourville.



Voici le vieux hameau de Magret et ses buis centenaires avant de traverser un nouveau bois qui contourne la serre par le sud.



Un vision vers la serre que dévoile deci-delà, un soleil timide mais bienvenu. On devine, découpée par la lumière, la présence de la vallée de la Barguelonne.



Nous arrivons maintenant sur les hauteurs du plateau. La blancheur des maisons pointe du doigt un habitat rural éclaté dispersé sur le coustal.



Sur la route de crête, cette vieille maison des champs, utilisée par les journaliers pour éviter le transport pénible d'instruments agricoles et même la possibilité d'y dormir. Sur le chemin, un peu plus loin, se détache un ancien moulin à vent. C'est le moulin de Goudouville.




Ce puissant moulin, son diamètre étant bien supérieur à ce que nous sommes habitués à voir, domine le village de Lalande qui possédait également un moulin à eau sur le ruisseau de la Méjane. Celle-ci se jette dans la Barguelonne après un cours parallèle ! Ce moulin date du XVII° siècle et le maître d'oeuvre en est inconnu. Il a subit divers remaniements ultérieurs dont le dernier en date en a fait un pigeonnier.



Les pistes d'envol sont creusées dans un madrier. Les moellons sont de belle qualité et la récupération en pigeonnier ne manque pas d'élégance!




Les doux vallonnements qui reverdissent le long du sentier ensoleillé. Le printemps pointe du nez sous les branches du jeune chêne.





Face à la vallée de la Barguelonne, voici le lieu de sa jonction avec celle de Garonne. Toujours une nuée de pigeonniers peut se repérer dans les habitats.




Au loin, malgré la distance et la brume, se détache le château de Castels où nous étions la semaine dernière. Comme pour celui de Goudourville, l'implantation n'est pas au sommet mais un peu au-dessous, à l'abri des vents dominants face au sud et au grand fleuve qui coule à ses pieds.



La vallée dans sa largeur tranquille. C'est là que les eaux des crues s'étalent à loisir.


Ce pigeonnier est en grand péril...





Nous cheminons toujours autour de la serre et les arbres caducs permettent cette vision filtrée. La belle saison quant à elle, si elle cache ce paysage par le feuillage revenu, procurera toutefois une fraîcheur bienfaisante. Chaque saison à ses plaisirs !






A l'approche du château, la serre toute proche à fourni le matériau au soubassement de ce vieux chemin.





Voici la serre qui fut le fond de la mer ...



Et l'eau prisonnière sourd entre la serre et le sol dans ce petit bassin grouillant de petits poissons de toutes sortes.



Au loin cet ensemble agricole ancien et...son pigeonnier !



Du bois, voici la première vision du château sur nos têtes...impressionnant!



Le balisage indique que nous pouvons emprunter la voie vers la gauche, ce que nous faisons précautionneusement ! Mais c'est bien la bonne voie avec le château à notre droite!




A notre gauche un très bel escalier dans sa simplicité...



...et en haut de l'escalier, les communs, habités eux aussi!



...encore un coup d'oeil sur la porte d'entrée et les fenêtres à meneaux et nous passons sous le pont.



Le blason.



Détail de la fenêtre Renaissance.



Et une belle archère à l'anglaise très soignée dans sa découpe.



Le soubassement renforcé de la partie la plus ancienne qui comportait la tour avec, à droite de la descente d'eau, une autre archère double.




Les parties ajoutées plus tardivement à l'antique château fort.



Un dernier regard avant la descente vers la vallée du ruisseau de la Razère...


Au lieu-dit Pech, voici en résumé le descriptif des parties constituantes de château :


Epoque de construction : XIII° siècle (~) avec des remaniements au XV° siècle, XVI° siècle, XVIII° siècle. Importante restauration dans le 3ème quart du XX° siècle, avec remploi d' une cheminée qui proviendrait de Malause (82) et d' éléments sculptés achetés à Saintes (17) , daté par travaux historiques. Maîtres d'oeuvre inconnus. Gros-oeuvre : calcaire ; pierre de taille. Couverture (matériau) : tuile plate. Etages : 2 étages carrés. Couvrement : voûte en berceau et voûte d'ogives. Décor : sculpture, ferronnerie, décor stuqué représentation de tête humaine. Blason, ornement animal, feuillage. Support culots. Couverture (type) : toit à longs pans, toit en pavillon, croupe, toit conique. Cour, terrasse en terre-plein. Escaliers : escalier dans-oeuvre, escalier en vis sans jour. Etat : restauré!




Dans le vallon se dessine l'église Saint Julien de Gourdouville (le bourg)...


Le talus est encore par endroit dans un état remarquable dû à la qualité du calcaire.



La vue se dégage sur cet ensemble très harmonieusement. La mairie de pierre et brique construite à la fin du XIX ° ou début du XX° siècle et typique de l'architecture d'ingénieur qui a donné les maisons d'écluse ou de passages à niveau, se trouve à gauche. Elle a été reunie à la grande maison de droite par une bâti à la façade vitrée qui relie remarquablement l'ensemble, sans heut aucun! Le mur du cimetière plutôt bien entretenu, cerne ensuite l'imposante église.




La mairie est reliée au château par ce chemin d'herbes et ces deux piliers ostentatoires!




Le ciel bien dégagé donne une touche de gaîté au vieux château devenu un lieu pour chambres d'hôtes avec une vue splendide....


Les employés de la mairie profitent eux aussi d'un cadre magnifique mais toutefois champêtre.




La restauration est à la fois respectueuse et moderne, mise en valeur par les escaliers de pierre. On nous signale que la mairie est en possession de la clé de Saint Julien de Brioude. Cette église date du XV° siècle et une travée coté portail a été ajoutée en 1888. Nous allons donc pouvoir la visiter, munis d'une très bonne documentation. Le personnel est vraiment charmant et la documentation complète!



Le clocher-mur est impressionnant, une seule cloche est venu combler les cinq arcades campanaires prévues... Il a été refait à la fin du XX° siècle.


Entre la mairie et l'église une croix de mission, dont la seconde en Indochine sans doute :1952!




Au chapiteau de la porte d'entrée ces bras tenant cette tête, fait penser à un saint céphalophore.



Un escalier extrêment raide monte vers le clocher-mur et, on peut déjà remarquer les belles peintures au murs. Elles sont signées, en 1899, par Jean George MAURY, peintre né en 1875 à Goudourville.











Détails des peintures....





Un des vitreaux.



Et les belles sculptures de saints.



Le sol de pierre.




Une fenêtre trilobée pour la sacristie.



Et dans le cimetière, la tombe des curés de Gourdouville.


Le choeur de l'église.


A la sortie du cimetière, toujours cette belle vue quel que soit l'angle!



Un autre pigeonnier sur la serre.



Le lavoir dont nous faisons le tour avant de reprendre la route.


Nous suivons un moment le cours de la Razère d'où nous avons cette vision du château sur son piton.




A Lamarque nous nous dirigeons vers La Marquette...



Maison de briques de terre crues à Lamarque.



Sous la lumère dorée du soir cette vieille maison à balet.



Dès l'arrivée à Pommevic, l'enduit tombé découvre d'autres constructions en brique de terre crue.




Les maisons de maître aussi possèdent leur pigeonnier...




Le lavoir de Pommevic surmonté de son pigeonnier.






Le clocher de l'église de Pommevic et en face un pigeonnier compris dans ces maisons en bande très anciennes.

Curiosité du jour.


Tapie dans les feuilles d'un fossé de Martis, cette malheureuse buse blessée ne bouge plus. Sans voiture, ni sac adapté, nous n'avons pu la prendre pour l'amener chez un vétérinaire. Il faut savoir qu'elle est bien plus grosse qu'un beau coq et possède un bec redoutable.